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TARTUFFE

quand les femmes prennent le pouvoir

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Résumé :

Orgon est l'archétype du personnage de cour, tombé sous la coupe de Tartuffe, un hypocrite et un faux dévot dont il est totalement dupe. Tartuffe réussit ainsi à le manipuler devenant même son directeur de conscience. Au point de se voir proposer d'épouser Mariane, la fille de son bienfaiteur, alors même qu'il tente de séduire Elmire, la seconde femme d'Orgon, plus jeune que son mari.

C’est là qu’intervient Dorine, la suivante de Mariane, figure éclairée, féministe avant l’heure, jamais à cours d’arguments pour dénoncer les manœuvres.

Elle tient ici un rôle central et mène la révolte, non seulement contre l’imposteur, mais aussi, mais surtout contre la vieille société machiste et patriarcale.

Réussira-t-elle à faire triompher le sens moral ?

Farce féministe d'après Molière

3 F

 

Note d'intention :

L'origine du nom de Tartuffe pourrait être un dérivé de l'allemand der Teufel (le diable). On le rapproche également des tartufoli (truffes) italiens, dérivé du latin terræ tuber (tumeur, excroissance de terre). Les deux options prennent sens à la lecture de la pièce de Molière. Et dans la version ici proposée.

La censure de ‘’Tartuffe’’ avait été motivée par le roi sous le prétexte qu’en ‘’pleine crise du catholicisme, il était dangereux de laisser représenter en public une pièce risquant de saper l’autorité de l’Église’’. Si la société a bien évolué au fil des siècles - la loi de 1905, en France, ayant changé la donne et limité ou modifié l’influence de l’église -, ‘’Tartuffe’’ a toujours un écho universel, indémodable. Ils sont légions en 2020, par représentation politique, lieux de culte et médias interposés, ceux qui prétendent guider tout le monde mais qui sont incapables de se guider eux-mêmes. Molière prétendait que son objectif premier avait été de dépeindre ‘’un méchant homme’’. J’ajouterai qu‘entre foi et mauvaise foi, il n’y a qu’un pas.

Certes, les ‘’Tartuffe’’ sont les hypocrites de la bien-pensance, de la tradition, de l’ignorance. Les contradictions et les manipulations sont leur quotidien.

Mais mon parti pris est d’élargir le propos pour mieux le recentrer. Si le poids de la religion est toujours présent, le prisme de lecture est décalé. Ce sont ici les femmes qui prennent le pouvoir, qui cassent les chaînes. Elles ne sont pas dupes. Elles incarnent le charme, l’intelligence, le rire. La vie et la résistance.

 

C’est d’ailleurs pourquoi la pièce est interprétée par 3 comédiennes également musicienne, danseuse ou chanteuse. Des muses, des femmes au service de la beauté et de la liberté. De manière ostentatoire et assurée, elles viennent ôter le voile grisâtre d’une vie contrainte ou soumise, au plus grand mépris d’une virilité qui n’a plus rien de triomphante.

Car en opposition, on ne verra dans cette adaptation que deux hommes, deux caricatures d’un certain ‘’mâle - être’’ : Orgon est le parangon du machisme, de la société patriarcale. Chef de famille risible, notable déconnecté de la société moderne, perclus de principes, il incarne ‘’le vieux monde’’. Et Tartuffe, véritable parasite extrêmement vorace, ne pourrait s’épanouir ailleurs que sur ce terrain favorable, comme une mauvaise herbe qui aurait trouvé son terreau. Il prétend agir pour la morale, le bien commun mais il n’est guidé que par les passions humaines (orgueil, concupiscence, etc.). Et ne fait que prôner la dictature de l’intime, par opportunisme plus que par conviction, ce qui est d’autant plus détestable. Entre les deux, qui est le diable, qui est la truffe ?

Que des comédiennes interprètent ces deux rôles masculins ajoutent beaucoup à la moquerie, et permet une légèreté de ton, une distanciation salvatrice. Cette version de ‘’Tartuffe’’ est d’abord une farce dans laquelle les alexandrins, malgré les coupes opérées, sont respectés. Et puisque justice va avec justesse, la comédie n’épargne pas non plus certaines femmes, complices du système, telle Madame Pernelle (la mère d’Orgon), que l’on pourrait qualifier en parfaite idiote utile de ‘’Tartuffo-collabo’’…

 

En imposant Dorine comme personnage principal, qui reprend à son profit nombre de répliques, ‘’le Tartuffe’’ ici proposé est une pièce ouvertement féministe, au cœur de laquelle l’émancipation des femmes prend corps. Thème sociétal de premier choix.

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