Profession de foi non "ethno-centrée"
Tristesse et vitesse des réseaux sociaux.
La police de la pensée et du bon sens (le bon sens est toujours le notre, jamais celui des autres) a encore frappé.
Depuis le temps que je m’emporte, tel le vent, contre les voiles et les barbes aux reflets scintillants de la religion et de la soumission, le temps du soupçon (voire de l’accusation) m’accable de tout son poids. Les chiens sont lâchés. Je serais donc ‘’Islamophobe’’ ?!
Ou, si ce n’est cette infamie, toutefois me pense t’on grognard du camp des dangereux souffleurs de braises, diviseurs de paix et amalgameurs néfastes. Un pion sur l’échiquier de la cause impie, un révisionniste de la grandeur d’un peuple apaisé qui ne veut, à mon corps défendant, que mon salut et mon bonheur dans la vénérable adoration du prophète et de Dieu. Qui, du haut de sa bienveillante main tendue, saura me couper la mienne si je pique dans le bol de bonbons, me couper la bite si je l’habite en adultère, me trancher la tête si je ne me convertis pas.
Faut pas charrier ni charia. Je m’insurge !
Au-delà de la figure de style, je n’en ai pas après les musulmans. Que ce soit clair. Pour une raison simple : Je ne confonds pas les hommes et la religion.
Derrière une burqua se cache une femme, avec un regard, un cœur qui bat, du sang qui coule dans les veines, une langue pour s’exprimer, un cerveau pour réfléchir, des seins pour allaiter, un cul et un sexe pour baiser, un ventre pour enfanter, des pieds pour avancer, des bras pour étreindre, des mains pour caresser, des lèvres pour embrasser… Une femme qui, aura beau être tenue cachée et secrète, n’en recèle pas moins mille et une merveilles. Une femme comme des millions d’autres.
Et non, je ne fais pas de fixation. Car mon propos reste le même pour toutes les religions, tous les communautarismes. Suis-je juif parce que je m’inquiète de la montée de l’antisémitisme ?
Et si je me suis affranchi de mes racines familiales chrétiennes, c’est peut-être par apostat, jamais par conversion à une autre foi.
La culture patrimoniale liée aux terres saintes de tous pays me fascine. Elle ne fait pas de moi un croyant, prêt à dédié sa vie à une figure tutélaire abstraite. Mais à des valeurs intrinsèquement humaines, certainement.
A l’heure où le chaos social agite le pays de ses soubresauts, le théâtre reste plus que jamais ma profession de foi. La seule.
La France a peur. Le monde bouge, il évolue. Et chacun de se réfugier derrière ses acquis et ses fantasmes. Les extrêmes se jouent des peurs irrationnelles : Peur du migrant contre peur de l’autorité légaliste. Théorie du remplacement contre celle du grand complot. Dieu et le prophète contre le grand Satan. Méchant capitaliste contre gentil utopiste. Vieux monde contre société en marche. Dictature démocratique contre stabilité du pouvoir suprême (c’te bonne blague !). Guerre juste contre guérillas aveugles. Colonisation démoniaque contre angélisme de la résistance… Fake news contre vérités qui dérangent.
Dans le monde entier, jusqu’en France, les manipulations se succèdent. Manipulation des faits, des chiffres, des analyses, des reportages. Toute honte bue, on utilise l’ensemble des armes du monde néo-moderne, médiatiques et militaires. Toxiques en tout état de cause. Et létales à plus ou moins long terme.
Derrière les trucages et l’intox, les balles et les larmes, nos morts sont pourtant bien réels.
La vérité d’une scène de théâtre est, quant à elle, incontestable. On peut toujours jouer avec cette vérité, la manipuler même. La tordre, la contraindre, la provoquer, la ternir, la biaiser. La baiser. La retourner, la gonfler… Les émotions y seront toujours justes.
En termes d’authenticité, rien n’équivaut au théâtre.