Parlez-moi d'amour, bordel !!!
L’effet du printemps, certainement. Les bienfaits plutôt. Un profond désir d’amour, de feu , d’incendie intérieur. Une montée de rêve !
D’un point de vue politique, ça y est, nous avons un nouveau président. A l’instar de ce que je préconisais pour Sarko et Hollande, laissons-le à l’œuvre et jugeons sur pièce. N’est-ce pas, finalement, ce qui est arrivé à ses deux prédécesseurs ?
Assez de ces procès d’intentions, de ces condamnations à l’emporte pièce, cette violence verbale, ces cris d’orfraie, cette suffisance notoire dont se repaissent les convaincus, les convertis, les invertis…
Je ne suis pas Macroniste. Pas plus aujourd’hui qu’hier. Juste un rêveur, un optimiste. Un utopiste volontariste qui a envie de croire à une humanité meilleure. Un monde meilleur.
Un monde où la réforme n’est pas forcément synonyme de recul social. Où la différence n’est pas un danger, où la croyance n’est pas un dogme (ni spirituel, ni vestimentaire), où l’adversaire n’est pas un ennemi. Un monde où la sexualité n’est pas dénoncée ou criminalisée, où le sexisme n’a pas d’avenir. Rien qu’un monde où la norme imposée est anormale ! S’il devait y avoir une seule règle : l’altérité !
De nos divergences de corps et d’esprits naissent nos complémentarités, de nos frustrations et névroses s’abreuve le génie de nos créations. De nos aspérités urticantes s’élève le sentiment de vie. Le sentiment conscient d’être vivant. Vibrant. Un être ressentant. Emouvant. Charnel. Complice. Faible et solide en même temps. Un être humain. Un pair. Une mère. Une matrice.
Ne gâchons pas ce privilège par l’abaissement de nos ambitions, par des chamailleries mesquines, par des barbaries négationnistes, par des propos injustement fangeux.
L’homme est petit. L’humanité est grande. Les plus grands délires de l’Histoire se sont bâtis sur l’inversion de cette valeur fondatrice. L’homme seul est une particule insignifiante. Mais tout le monde sait ce que peut provoquer un grain de sable… sans doute la raison pour laquelle j’aime modérément la plage.
Ah oui, ceci est un blog normalement consacré au théâtre. Théâtre, un lieu d’amour. Mais pas toujours. Les réflexes de petites chapelles, les égos surdimensionnés, les parasitages et autres luttes de pouvoir, le manque d’ouverture de celles et ceux qui prônent l’excellence culturelle, l’éternelle confusion entre les faiseurs de fric et les faiseurs d’art, le mépris ou l’indifférence des décisionnaires vis-à-vis des créateurs, les mensonges éhontés ou les fantasmes du grand public sur l’intermittence… il y a de quoi alimenter plusieurs pages… J’y viendrai prochainement bien sûr. Mais comme disait René Char (de mémoire) : Il n’y a pas de place pour la beauté. Toute la place est pour la beauté.
Alors oui, parlons d’abord d’amour. De désir. D'espoirs et non de rancœurs. De beauté donc.
Grégoire Aubert